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DEUX MOIS SUR LE GREAT-TRUNK-ROAD.

pagande religieuse. Pour répondre aux attaques que l’organe des sociétés bibliques lançait contre la religion hindoue, des pundits organisèrent bientôt diverses publications ; mais la presse hindoue resta vouée exclusivement à la polémique religieuse jusqu’en 1830, époque où les journeux en langues natives commencèrent à donner des nouvelles de l’Europe. La presse hindoue, qui compte non-seulement des représentants à Calcutta, mais encore dans toutes les grandes villes de l’Inde, a adopté les formes multiples de la publicité européenne, et ses organes sont quotidiens, hebdomadaires, bimensuels et mensuels. Elle aborde les sujets les plus variés, politique, science, littérature, et compte même des feuilles qui ont, comme le Punch de Londres, pour unique spécialité de châtier les ridicules contemporains. Le prix de l’abonnement est d’une roupie par mois pour le journal quotidien, et varie poulies autres publications de une demi-roupie à un quart et même un huitième de roupie, prix bien modeste, si l’on pense qu’il s’agit d’un abonnement mensuel au Bidyacul podruma (l’Arbre de toutes les sciences), au Sambad Rasaraj (le Roi de la Satire), ou au Sambad Bhaskhar (le Soleil). Le Soleil, qui est généralement reconnu comme le journal le plus important de la communauté indigène, se tire seulement à 400 exemplaires, faible circulation que n’explique que trop ce que nous avons dit du déplorable état de l’éducation dans la société indienne. Des personnes compétentes nous assurent que l’influence de la presse native sur les populations est