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LES ANGLAIS ET L’INDE.

nus beaucoup moins fréquents depuis qu’une presse émancipée surveille dans l’Inde, d’un œil jaloux, les intérêts de tous. Il faut ajouter que le zèle avec lequel les feuilles quotidiennes ont soutenu la cause des grands travaux d’utilité publique a beaucoup contribué à faire sortir le gouvernement de l’Inde de la honteuse léthargie dans laquelle il s’était endormi pendant près d’un siècle. Si de belles routes, des chemins de fer, des lignes de télégraphes électriques, d’admirables travaux d’irrigation commencent à couvrir le pays, la presse angloindienne peut s’attribuer une bonne part de ces améliorations. En résumé, la liberté de discussion dont jouit aujourd’hui la communauté européenne de l’Inde a sans doute rendu le gouvernement plus difficile, elle met bien souvent en péril la discipline de l’armée ; mais ces dangers ne sont pas sans compensation, et, quoique nous ne nous piquions certes pas de servir la cause du progrès quand même, nous conclurons en disant que l’expérience et surtout le bon sens éminemment pratique de la race anglo-saxonne, chez laquelle le plus violent thunderer ne vit jamais plus que ne vivent les roses, ont justifié la mesure d’émancipation prise par lord Metcalf.

Nous ne saurions quitter la presse de l’Inde sans dire quelques mots des publications périodiques écrites en langues orientales. Les missionnaires protestants de Sérampour furent les premiers qui introduisirent l’élément natif dans la presse anglo-indienne. Ils publièrent pour la première fois en 1819 un journal en langue bengali, qui avait pour but spécial de servir la cause de la pro-