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DEUX MOIS SUR LE GREAT-TRUNK-ROAD.

ques mots du passé de Calcutta, passé qui date d’hier et dont les souvenirs disparaissent avec une effrayante rapidité. Calcutta n’est point la première capitale qu’ait eue le Bengale : Gaur, Rajmahal, Dacca, Nuddeah, Moosherabad, ont successivement tenu le premier rang parmi les cités de la vallée du Gange, et il n est pas impossible que les caprices du fleuve forcent un jour a transporter en dehors des murs de Calcutta le siège de la métropole commerciale de l’Inde anglaise. Il y a cent ans à peine, l’emplacement où s’élève aujourd hm la cité des palais était couvert d’une jungle épaisse habitée seulement par des tigres et des buffles sauvages. Ce fut vers le milieu du dernier siècle que John Charnock, directeur à cette époque des comptoirs de la compagnie transporta le siège de l’établissement angla.s d Ul.barria à Calcutta, qui dut son nom, soit à l’ancienne patrode, dédiée dans le voisinage de la ville actuelle a la déesse Kali, et connue sous le nom de Khali-Ghaut, soit au fossé limite de l’établissement européen, connu en langage natif sous le nom de Kalh-Kitta. Les factoreries européennes du Bengale, danoises, françaises, hollandaises, s’élevaient sur la rive droite du fleuve ; mais la profondeur de l’eau, plus grande sur la rive gauche que sur la rive droite, décida sans doute le choix de l’emplacement du nouvel établissement européen La position offrait de plus ce grand avantage de n’être point exposée aux dévastations des hordes mahrattes, qui, dans leurs expéditions, ne traversaient jamais la rivière. Les monuments du premier âge de