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DEUX MOIS SUR LE GREAT-TRUNK-ROAD.

garçon qui y prend ses quartiers n’a point à s’occuper de ces détails de ménage, fastidieux partout, plus encore dans l’Inde qu’ailleurs, et réalise en un mot un phalanstère non prévu par Fourier et ses disciples, où l’élégance et les conforts de la vie ne sont toutefois qu’une faible compensation de la monotonie de jours qui se suivent et se ressemblent.

Après avoir parlé du Bengal club, je dois, pour ne pas faire acte d’ingratitude, dire quelques mots d’une autre société anglo-indienne au sein de laquelle j’ai passé des jours heureux et noblement employés. Si donc le lecteur n’est point fatigué de ces esquisses, je le prierai de tenter sous ma conduite une excursion avec le Tent’s club sur les bords du Gange, à la suite des cochons sauvages ou même d’un tigre.

Pour voir à leur avantage, sous le jour le plus favorable, les Anglais, ces hommes si timides et si froids, il faut sans contredit les étudier inter pocula ou à un jour de sport. C’est surtout alors que brillent les nobles qualités de la race anglo-saxonne, sa mâle énergie et sa loyale franchise. Les meetings du Tent’s club ont lieu de la fin de décembre à la mi-avril. Son établissement se compose d’une mess-tent (tente publique où les repas sont servis) et d’une douzaine d’éléphants. Malgré toute ma répugnance à mettre indiscrètement en scène des compagnons de plaisir ou de danger, qu’il me soit permis de citer ici les noms pittoresques de quelques-unes de ces nobles bêtes, véritables amis de l’homme :

la Belle Lune, la Pomme-Grenade, l’Étoile-du-Matin, le