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FINANCES ET TRAVAUX PUBLICS.

très-régulièrement comme tels au budget de la compagnie.

Un pareil état de choses ne pouvait manquer d’exciter l’indignation des sectes puritaines, si puissantes en Angleterre. Dès 1833, le patronage, qu’il semblait de bonne politique au gouvernement de la compagnie d’accorder aux rites idolâtres de ses sujets natifs, fut dénoncé avec véhémence à l’opinion publique. La cour des directeurs résista stoïquement à ces attaques jusqu’en 1838 ; mais à cette époque elle fut obligée de se rendre devant l’agitation et les colères des sociétés religieuses. Des ordres émanés de son sein prescrivirent de ne plus rendre les honneurs militaires aux idoles, de supprimer les taxes des pèlerins aux divers lieux consacrés par la tradition hindoue, de cesser d’écrire les noms des dieux de l’olympe de Brahma en tête des documents publics, et enfin de ne plus exiger les serments sur le Coran ou les idoles, que l’on faisait prêter aux témoins dans les cours de justice. L’expérience a justifié toutes ces réformes, sauf la dernière, qui a détruit la faible barrière que les superstitions religieuses opposaient au parjure, cette plaie vive de l’Inde, et provoque encore aujourd’hui les réclamations de tous les hommes éclairés de la magistrature anglo-indienne.