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LES ANGLAIS ET L’INDE

franchir l’enceinte qu’en achetant argent comptant ; du magistrat chargé de ce service, une passe dont nous traduisons mot à mot le curieux modèle : « A…, habitant du district de…, est autorisé à faire les cérémonies d’usage, — sous la conduite de…, pendant… jours, savoir, du… au… Libre accès lui sera donné au temple de Jaggernauth, et à l’expiration de la période, la présente passe sera renvoyée au gouvernement. » Quoique cette taxe fût modique, le nombre des pèlerins qui visitent chaque année le temple de Pooree s’élevant à plus de cent mille, elle ne laissa pas de fournir un assez joli revenu, dont le gouvernement anglais au reste ne bénéficia qu’avec tout le respect pour la propriété qui le caractérise. De mesquines économies ne furent point faites dans les dépenses de la maison de l’idole, qui demeura montée sur un pied de représentation fort convenable. Comme par le passé, l’affreux morceau de statuaire enfoui immobile dans une niche continua à compter ses serviteurs à la douzaine : faiseur de lit et allumeur de lampe, gardien de nuit et domestique pour le réveiller, serviteur chargé de lui indiquer l’heure et serviteur pour lui offrir le bétel, cuisiniers et marmitons, comme de raison, porteur d’éventail et porteur d’ombrelles. Jaggernauth eut même son corps de ballet ; des bayadères que les brahmes du temple > par une pieuse attention, avaient soin, dit-on, de choisir aussi jolies que consommées dans l’art de la chorégraphie indienne, tous en un mot, domestiques et bayadères, fonctionnaires du gouvernement anglais, et émargeant