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LES ANGLAIS ET L’INDE

gale, presqu’aux portes de Calcutta, les charbons des environs de Burdwan, les indigos du Tirhoot, les opiums de Bénarès et de Patna, fourniront dès le début aux rail-ways des éléments de revenu dont personne ne saurait contester l’importance.

Nous en avons dit assez pour montrer quel concours actif et puissant les voies de communication nouvelles doivent prêter à la production du pays et à Faction du gouvernement. Aussi, après une polémique de plusieurs années, la cour des directeurs, cédant enfin à ses intérêts mieux compris, se résolut à intervenir activement dans la question des chemins de fer indiens, en garantissant aux capitalistes un intérêt déterminé, et en s’engageant à livrer sans frais le terrain aux compagnies concessionnaires. Cette intervention du pouvoir suprême est sans doute contraire au génie et aux habitudes de la race anglaise, mais dans l’Inde de puissants motifs obligeaient le gouvernement à accorder un patronage actif aux nouvelles entreprises. Auprès du capitaliste de Londres, la communauté indienne est loin de jouir d’une réputation de probité immaculée, et ce n’est qu’avec une excessive circonspection qu’il hasarde ses fonds dans une contrée éloignée dont l’histoire financière est remplie à chaque page de déplorables catastrophes. De plus, si des calculs statistiques établissent que les chemins de fer de l’Inde doivent largement couvrir leurs dépenses, il en est d’autres, non moins statistiques, qui établissent que ces entreprises ne pourront jamais être que de déplorables placements