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LES ANGLAIS ET L’INDE

dans un tracé savant pour garantir les ouvrages de la voie ferrée contre les inondations périodiques, mais partielles seulement, qui affligent le bas Bengale. Le bois de teak, si commun dans ces contrées, résiste victorieusement à la double épreuve de l’humidité et des insectes. Quant aux objections tirées de l’exubérance de la végétation souterraine, de l’élévation de la température, etc., les chemins de fer en activité dans les États-Unis du sud, à Cuba et à la Jamaïque, prouvent assez que ce ne sont pas là des obstacles invincibles dont l’art moderne et des soins minutieux ne puissent triompher. Ces objections résolues victorieusement par des hommes compétents, l’on pouvait regarder la cause des chemins de fer de l’Inde comme définitivement gagnée. Une fois, en effet, qu’il fut démontré que le sol et le climat n’opposaient aucun obstacle naturel et insurmontable à la construction et à l’entretien des rail-ways, les partisans de ces entreprises pouvaient faire valoir, avec une grande apparence de vérité, que les avantages que le pays tirerait de ces entreprises ne le céderaient en rien aux succès merveilleux obtenus dans les autres contrées où des chemins de fer ont été ouverts. Au double point de vue de l’administration intérieure et de la sûreté publique, les chemins de fer promettent, dans l’Inde, des résultats bien plus importants que ceux qu’ils ont donnés dans toute autre partie du globe. Dans l’Inde, en effet, où l’administration est si clair-semée qu’un magistrat ou un collecteur administre des contrées grandes comme de petits royaumes, c’est à bras d’hommes seu-