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FINANCES ET TRAVAUX PUBLICS.

dans les trois présidences, et dont il faut dire quelques mots.

Depuis plus de dix ans, la question des chemins de fer de l’Inde est soumise à la discussion publique et a soulevé une polémique brûlante entre des partisans passionnés et des adversaires systématiques. Les spéculateurs atteints de la fièvre des rail-ways ne pouvaient en effet rencontrer des adversaires plus antipathiques d’instinct et d’habitudes que ces vieux serviteurs brahminisés de la compagnie qui exercent un contrôle presque tout-puissant sur les affaires intérieures de ses domaines. La question des chemins de fer mettait en présence l’esprit d’innovation et d’entreprise, le génie du go a head, et l’esprit de tradition et de haine aux changements dans son expression la mieux définie et la plus complète. La lutte devait être acharnée et le fut en effet. Si les uns enfantèrent des projets chimériques de chemins de fer que Wishnou et Brahma, au temps de leur toute-puissance, eussent seuls pu réaliser, les autres firent valoir avec une violence obstinée, en manière d’arguments péremptoires, les inondations périodiques des bas pays, les pluies torrentielles de la mousson de nord-est> la prompte détérioration des bois, l’ardeur du soleil et des vents chauds, l’exubérance de la végétation souterraine, sous un climat tropical, tous arguments contraires qu’une enquête sérieuse d’hommes compétents devait réduire à néant tout aussi bien que le bon sens public avait fait justice des projets insensés. En effet, il suffisait de mettre à profit les ressources de l’art