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LES ANGLAIS ET L’INDE

débuts, il fallut dix ans pour que le canal est de la Jumna fût mis en état de service, et dix années de plus encore pour que les plans d’un ingénieur éminent révélassent tout le parti que l’irrigation artificielle pourrait tirer des eaux du Gange, sans emploi jusqu’alors. Les désastres de la campagne de Caboul et les guerres du Punjab qui suivirent vinrent toutefois détourner l’attention du gouvernement de cette grande œuvre, entamée seulement en 1848, année où, sur les instances de lord Hardinge, la cour des directeurs vota un subside de 1 million sterling pour les dépenses du canal du Gange. Ce magnifique ouvrage, presque achevé aujourd’hui, tiendra place parmi les travaux d’irrigation les plus considérables de l’univers, et l’art de l’ingénieur y aura rencontré des difficultés dont la science moderne, avec ses merveilleuses ressources, a seule pu triompher. Presque à l’origine du canal, pour conduire les eaux à travers le lit de la rivière Solani, il a fallu bâtir un aqueduc aux proportions romaines, qui se compose de quinze arches ayant chacune 50 pieds d’ouverture, et laissant ainsi un espace de 750 pieds à l’écoulement des eaux. Les dépenses de cette gigantesque construction se sont élevées à 30 lacs de roupies. D’Hurdwar, son point d’origine, à sa jonction au lit du Gange à Cawnpore, en y comprenant les branches collatérales, le canal du Gange s’étend sur un parcours de 890 milles. L’on estime à 1 crore 1/2 de roupies (1 million sterling 1/2) la dépense totale de ces magnifiques travaux qui préserveront à jamais des terribles extrémités de la