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LES ANGLAIS ET L’INDE

anglaise, car elle ne comprend pas les appointements si considérables des gouverneurs des trois présidences, des juges des cours suprêmes, des commandants en chef. De plus, une statistique exacte devrait tenir compte des salaires de corps nombreux et bien payés qui ne figurent pas dans ce total : ainsi les chapelains de la compagnie, la marine indienne, les pilotes du Gange, le service civil européen auxiliaire, etc. Il faudrait en dernier lieu faire entrer en ligne de compte les sommes perçues par les officiers retraités civils ou militaires, les veuves, les orphelins, qui touchent des pensions sur le budget de l’Inde. Aussi croyons-nous rester au-dessous de la vérité en fixant à 12,000 le nombre de familles ou de sujets anglais qui vivent du revenu de l’Inde, et à 10 millions de livres sterling la somme qu’ils se partagent annuellement. Un état-major de plus de 12,000 fonctionnaires ! une dotation de plus de 250 millions de francs ? Après de pareils chiffres, ne peut-on pas dire avec toute apparence de vérité que la proportion des pîacemen dans la nation anglaise est tout aussi considérable qu’elle peut Fêtre dans la nation la plus infectée de fonciionomanie, et que la seule différence véritable qui existe au point de vue des fonctions publiques entre l’organisation sociale de la Grande-Bretagne et la nôtre, par exemple, c’est que les emplois du gouvernement, très-largement rétribués chez l’une, l’ont été très-mesquinement chez l’autre, jusqu’au jour où une main puissante y a relevé le principe de l’autorité à l’agonie ? Qui veut donc dresser un bilan exact des éléments de prospérité et de force de