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FINANCES ET TRAVAUX PUBLICS.

tée de ces recherches, nous croyons devoir émettre quelques observations générales d’une véracité incontestable. 11 est un sentiment commun qui perce dans toutes les appréciations que nos voisins d’outre-mer, même les plus intelligents, portent sur les autres nations de l’Europe : c’est celui de l’étonnement mêlé de pitié que leur inspire la multiplicité des fonctions publiques dans les Etats continentaux. Pour ne parler que de la France, qui, discutant des hommes et des choses de notre pays avec un voyageur anglais, ne Fa pas vu dès Fexorde emprunter le langage d’un puritanisme austère pour flétrir le luxe des états-majors de notre administration, la monomanie des places, qui lait rage dans tous les rangs de la société, plaie vive dont il fait d’ailleurs remonter l’origine à la loi du partage égal des héritages, qui, divisant toutes les fortunes, oblige les familles, même les plus opulentes, à avoir recours, pour se soutenir, au revenu des fonctions publiques ? Après s’être étendu sur ce thème consacré, le touriste anglais n’aura pas manqué d’opposer à l’administration française, avec une innocente fierté patriotique, le spectacle de l’Angleterre, où quelques lords de comté et un petit nombre de magistrats sans salaire composent tous les rouages simplifiés de la machine administrative du pays. Avant toutefois de passer condamnation, d’admettre que les fonctionnaires publics qui vivent des sueurs du peuple, pour emprunter à la démocratie une de ses métaphores favorites ; avant d’admettre, disons-nous, que les fonctionnaires publics, les placemen, ne