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LES ANGLAIS ET L’INDE

de Tlnde à 50 millions sterling. Cette opération financière a soulevé les critiques les plus sévères, soit dans la presse anglaise, soit dans le parlement. Ne doit-on pas, en effet, s’étonner que le même gouvernement qui en 1853 laissait ou faisait imprimer dans son journal semi-officiel, the Friend of India, qu’un surplus de revenu s’accumulait incessamment dans ses coffres, et s’appuyait de cetle apparente prospérité pour justifier une conversion des rentes, soit réduit, deux ans plus tard, à l’expédient d’ouvrir un emprunt à des conditions onéreuses (5 pour 100 d’intérêt et quinze ans de garantie), et cela non pas, comme on l’a dit, pour faire face à des dépenses imprévues de travaux publics, mais bien pour remplir le vide de son trésor ? Discuter plus au long ces transactions, ce serait sortir des limites de cette étude, et nous terminerons ces détails en regrettant que le gouvernement de la compagnie ait fait tort à son crédit par une double opération financière entachée d’imprudence, d’inhabileté, sinon de mauvaise foi.

En parlant de l’administration et de l’armée de l’honorable compagnie, nous avons eu occasion de dire quelques mots de l’admirable débouché que le service anglo-indien offre à la jeunesse anglaise. Il ne sera peut-être pas hors de propos d’entrer dans quelques nouveaux détails à ce sujet, et de donner approximativement la part de lion que les classes moyennes de l’Angleterre s’attribuent dans le budget de l’Inde. Avant d’aller plus loin, et pour bien expliquer le but et la por-