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FINANCES ET TRAVAUX PUBLICS.

relier, par des voies de communication faciles, les centres de commerce avec des pays sans débouchés jusqu’à ce jour. Là est la grande tâche que le gouvernement anglais doit accomplir pour se rendre digne de la haute mission civilisatrice que lui a confiée la Providence dans ces lointaines et barbares contrées.

L’impôt sur le sel, qui, après l’impôt foncier, forme la branche la plus considérable du revenu de l’Inde, donna lieu, dans les jours qui suivirent la conquête, à d’innombrables abus. Ce fut seulement en 1780 que Warren Hastings mit fin à un état de choses ruineux pour le trésor public, en déterminant les conditions de l’impôt du sel, conditions dans lesquelles il est à peu près demeuré depuis. Les pays producteurs furent partagés en cinq grandes divisions, administrées chacune par un agent spécial chargé de faire exécuter les règlements nouveaux, dont l’ingénieux mécanisme assurait au trésor public tous les bénéfices d’un monopole sans obliger ses agents à recourir à des mesures minutieuses de surveillance fiscale, toujours gênantes et le plus souvent odieuses aux populations. La fabrication du sel ne fut pas interdite aux particuliers, mais tout le sel fabriqué par eux dut être livré à l’agent du gouvernement à un prix rémunérateur fixé d’avance, et variant, suivant la qualité, de 7 à 12 anas le maund (82 livres anglaises). Le sel ainsi obtenu et le sel fabriqué dans les salines du gouvernement sont mis en vente chaque année en lots de cinquante tonneaux, dont le prix est fixé de manière à défrayer toutes les dépenses d’acquisition, de fabrica-