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LES ANGLAIS ET L’INDE

suppôts du pouvoir. De plus, avant de formuler un verdict, le juge impartial doit faire la part des habitudes de simplicité et de parcimonie que le climat , la tradition religieuse, sa constitution physique même, ont faites à l’Indien. Une cabane de bambou, des nattes, quelques vases de cuivre, parfois un coffre à serrure, pour vêtement un pièce d’étoffe de coton, chaque jour un plat de riz et quelques banaues, le tout arrosé d’eau claire : pour l’Indien, la vie n’a pas d’autres nécessités, l’on peut presque dire d’autre luxe ! Et le faible pécule qu’il retire de ses labeurs lui permet d’y satisfaire tout aussi amplement qu’un salaire plus considérable, mais acheté par des travaux bien autrement pénibles, permet à l’ouvrier européen de pourvoir aux besoins de son existence sous un climat rigoureux, avec son robuste appétit, entouré comme il l’est, de toutes parts, du spectacle du bien-être et de l’opulence. Si donc l’on examine avec impartialité sous toutes ses faces le problème de l’existence ouvrière dans les deux hémisphères, on sera assez fondé à conclure que le ryot a peu à envier le sort du petit cultivateur ou de l’ouvrier européen , qu’en un mot les conditions de son existence sont meilleures aujourd’hui qu’elles ne l’ont jamais été. Non pas qu’il faille s’appuyer de cette argumentation pour opposer une fin de non-recevoir à toute idée d’amélioration, de progrès ; mais ce n’est pas en dégrevant le sol que l’on pourra arriver à créer une position plus favorable à la communauté agricole de l’Inde. Il s’agit, pour atteindre ce but, de percer des routes $ de creuser des canaux , de