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FINANCES ET TRAVAUX PUBLICS.

compte 16,542 propriétaires qui cultivent, en moyenne, une contenance de 78 acres. En supposant toutes ces terres en culture, et en évaluant à 12 roupies le rendement de chaque acre, l’on obtient un total de 936 roupies, dont il faut défalquer l’impôt ou le quart du produit brut, soit 234 roupies. Il reste donc net au propriétaire, pour faire face aux frais de l’exploitation et de l’entretien de sa famille, une somme de 702 roupies (environ 1,755 francs). Ce sont là les riches, les heureux de cette terre ; et si l’on arrive à examiner les conditions d’existence des petits cultivateurs, on trouve qu’il en est dans le district 61,000 qui cultivent en moyenne 6 acres de terre, et 35,000 qui cultivent 4 acres seulement. Appliquons donc à ces deux classes les chiffres précédents, et nous trouverons pour résultat que la première, impôt payé, ne peut disposer annuellement, pour suffire aux frais agricoles et aux dépenses de la famille du ryot, que de 54 roupies (135 francs), la seconde, de 36 roupies (90 francs). Est-il rationnel et juste de prendre texte de ces chiffres pour s’apitoyer outre mesure sur le sort du cultivateur natif, et pour dénoncer à l’indignation publique, comme l’esprit de parti l’a fait tant de fois, le système de rapacité et d’oppression en vigueur dans les domaines de l’honorable compagnie ? Nous ne le croyons pas. Comme on a déjà eu occasion de le faire remarquer, l’impôt foncier, tel qu’il existe aujourd’hui, est moins lourd que celui qui pesait sur la propriété aux jours des gouvernements indigènes, alors que le ryot avait à satisfaire l’avarice des plus infimes