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FINANCES ET TRAVAUX PUBLICS.

le montant de ses taxes dans les caisses publiques, le domaine est saisi par le collecteur du district et mis en vente aux enchères, sans autre forme de procès, le mois suivant. Cette véritable loi agraire, au jour où elle fut appliquée, apporta sans doute un remède temporaire à un état ruineux ; mais l’expérience a depuis révélé bien des vices inhérents à ce système, et qui avaient échappé aux hommes d’État qui l’organisèrent. Au temps de lord Cornwallis, le gouvernement anglais ne possédait que de vagues notions sur le magnifique domaine tout récemment passé sous son sceptre ; les officiers civils de la compagnie connaissaient à peine les mœurs, le langage, les coutumes et les instincts de leurs administrés. Il résulta de cette ignorance que la division des terres fut faite exclusivement sous l’influence d’officiers natifs corrompus, qui non-seulement repoussèrent en bien des cas les droits des légitimes propriétaires, mais encore séduits par des présents, fixèrent à un taux beaucoup au-dessous de sa valeur réelle l’impôt de certains domaines. De plus, à l’époque du partage, une grande partie du pays était couverte de jongles qui, depuis, ont disparu sous la culture sans que le trésor public en ait aucunement bénéficié. Enfin l’intérêt de la chose publique a, en bien des cas, forcé le gouvernement de relever les zemindars de charges de police, d’entretien de routes, d’ouvrages d’irrigation qui faisaient partie intégrante du contrat primitif. Il suit de là que le revenu foncier, tel qu’il fut fixé aux jours de lord Cornwallis, tel qull existe encore aujourd’hui dans le Bengale, est