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FINANCES ET TRAVAUX PUBLICS.

sidence en 4848 donnait pour cette dernière le chiffre de 14,724,233 individus, tandis que la population réunie des villes s’élevait seulement à 8,475,435 âmes, proportion qui, dans toute autre partie de l’empire anglo-indien, serait encore plus favorable à la population des champs. La taxe foncière a toujours été dans l’Inde, même sous les rois indigènes, beaucoup plus pesante que dans les autres contrées asiatiques, la Turquie et la Perse, par exemple, où l’impôt varie du dixième au cinquième du revenu de la terre. La loi indoue fixe l’impôt territorial au sixième du revenu du sol, sans y comprendre la part affectée à l’établissement religieux, part qui, au temps de la toute-puissance des brahmes, devait être considérable, ainsi que diverses charges municipales. Quelque lourdes cependant que fussent ces dispositions de la loi écrite, les exactions pratiquées par tous les agents de l’autorité étaient bien plus lourdes encore. Aujourd’hui, dans le domaine indien de l’Angleterre, la taxe territoriale varie du huitième au quart du revenu brut.

Le mécanisme de l’impôt n’est point uniforme, et varie selon les diverses parties de l’empire. En effet, lorsque la compagnie des Indes, comme fondée de pouvoirs de la couronne, obtint, par droit de conquête et de cession, d’être substituée aux chefs natifs, elle disposa des territoires acquis, non pas conformément aux prescriptions d’une loi stable, mais suivant les circonstances et les besoins du moment. On peut classer en trois catégories, auxquelles les autres se rattachent, les