Page:Valbezen - Les Anglais et l’Inde, 1857.djvu/292

Cette page n’a pas encore été corrigée
282
LES ANGLAIS ET L’INDE

pagnes de son armée ; mais qui peut aujourd’hui, en présence des faits acquis, soutenir avec quelque apparence de raison que les résultats n’ont pas répondu aux sacrifices ? Quelques guerres funestes et inutiles, telles que la guerre contre les Birmans en 1825-26, la guerre de l’Afghanistan en 1839, l’annexion du Scinde à des jours plus récents, ont sans doute grevé d’une dette considérable le trésor de l’Inde. Néanmoins à ce revers de la médaille on peut opposer victorieusement le tableau d’entreprises militaires suivies d’un riche accroissement de revenu. Depuis les premières années du siècle, si à des jours d’épreuves un déficit inquiétant s’est présenté entre les recettes et les dépenses du gouvernement de l’Inde, le revenu public n’a pas cessé de suivre en dernier ressort une progression ascendante bien marquée. Sous lord Cornwallis, en 1791-92, de 8 millions sterling, il atteint en 1804-05, sous l’impulsion vigoureuse du marquis de Wellesley, le chiffre de 14 millions sterling. Porté en 1813-14 à 17 millions, il s’élève h 21 millions en 1831-32 ; enfin il peut être estimé aujourd’hui à 26 millions, donnant après quinze ans de déficit pour la première fois, sous l’administration prudente et heureuse du marquis de Dalhousie, une année financière où les recettes dépassent les dépenses de plusieurs centaines de mille livres sterling. Quelques fautes qu’on ait commises, quelque insensées qu’aient été certaines entreprises, la situation de l’Angleterre dans l’est, telle qu’elle est aujourd’hui, a dépassé les projets les plus ambitieux, les plus folles espérances. Dans tout le conti-