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EXPORTATIONS ET IMPORTATIONS.

publics, aux classes moyennes de la Grande-Bretagne. Si, dans les possessions de l’honorable compagnie, il est difficile aujourd’hui de faire fortune, l’on y gagne sans trop de peine une existence confortable. C’est à plusieurs milliers qu’il faudrait évaluer le nombre d’Anglais qui, labourant le champ industriel de l’Inde, y trouvent une récolte de trois repas par jour, vaste maison, équipage, nombreuse domesticité, toutes nécessités premières de la vie en ces contrées lointaines, que, comme le plus riche, le plus pauvre n’hésite pas à se procurer, au risque d’avoir plus d’une fois en sa vie recours au bénéfice de l’insolvent act. Qui a vu de près cette bizarre communauté anglo-indienne, où, du haut au bas de l’échelle sociale, tout membre parvient, Dieu sait comment, mais parvient enfin to live like a gentleman ; qui a vu de près la communauté anglo-indienne, disons-nous, classera les professions industrielles et commerciales de l’Inde parmi les débouchés les plus importants que l’Angleterre, en mère prévoyante, ait su ouvrir à ses hommes d’éducation et d’énergie dépourvus de fortune comme de patronage, et réduits à ne devoir qu’à leurs travaux leur pain de chaque jour. Du cap Comorin aux chaînes de l’Himalaya, une noble arène s’ouvre à l’esprit d’entreprises. Là peuvent se dépenser, au profit de la grandeur et de la puissance de la métropole, quelquefois même avec des succès réels, des talents aventureux, d’ambitieux appétits, qui, dans des pays que la Providence n’a pas doués d’une soupape de sûreté pareille à l’Inde, se consument en stériles agitations, ou