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LES ANGLAIS ET L’INDE

20 milles continus de routes carrossables dans tout le Bengale.

Ce n’est pas toutefois sans de rudes épreuves que l’on est parvenu à donner ce glorieux essor aux transactions entre l’Inde et la métropole. Avant d’arriver à ces résultats, les chefs-lieux commerciaux des trois présidences ont eu bien des crises à traverser. Sous l’influence de la législation primitive, des restrictions apportées à la résidence des Européens et des sujets anglais eux-mêmes dans les domaines de la compagnie, on vit se former des associations financières auxquelles le gouvernement concéda une sorte de sous-monopole du commerce du pays, et qui arrivèrent bientôt à un degré de prospérité qui leur valut le nom collectif de mer chants-princes. Pendant près de cinquante ans, une sorte de patronage bienveillant s’établit entre le gouvernement et les directeurs de ces entreprises colossales. En premier lieu, ils devinrent les agents de tous les officiers civils et militaires du service indien qui eurent recours à leur entremise, soit pour placer leurs économies, soit plus souvent encore pour trouver les fonds nécessaires au luxe de leur existence. Bientôt les immenses bénéfices recueillis par les premiers partners de ces associations dont plusieurs se retirèrent, après une courte gestion, avec 200,500,000 livres sterling, et même 1 million, engagèrent des employés de la compagnie à courir les chances d’une fortune rapide dans la spéculation privée plutôt que de se contenter de la médiocrité des salaires publics. Des militaires, des magistrats, des médecins abandonnèrent