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EXPORTATIONS ET IMPORTATIONS.

l’on peut affirmer en toute assurance que l’impor tance des belles conquêtes dont le génie de Clive et de Warren Hastings a doté l’Angleterre ne s’est révélée que le jour où des réformes habiles ont ouvert un champ libre à la spéculation privée dans les domaines de l’honorable compagnie. Cette dernière corporation, au reste, a largement bénéficié des réformes commencées en 1814 et terminées victorieusement en 1834. En effet, tant que le territoire des trois présidences fut enveloppé dans les restrictions du monopole, la compagnie n’emprunta qu’à des taux élevés. Avant 1810, le gouvernement de l’Inde ne put jamais effectuer d’emprunt au-dessous de 8 pour 100. Depuis les premières mesures qui en 1814 battirent en brèche la charte primitive, des emprunts publies furent placés à 6, 5, et même 4 pour 100. Il est donc permis de dire que si l’abolition du monopole n’avait pas fait affluer dans l’Inde les capitaux privés et porté le commerce du pays à un degré de prospérité inconnu jusque-là, la cour des directeurs n’aurait pu faire face aux dépenses énormes des guerres qu’elle a dû soutenir pendant ces quarante dernières années. Le gouvernement n’ayant plus d’ailleurs à se préoccuper d’intérêts commerciaux, la sollicitude de ses agents a pu s’étendre sur des intérêts dont ils s’étaient fort peu préoccupés jusqu’alors, tels que les ouvrages d’irrigation, de première importance en ces contrées brûlantes, et surtout les voies de communication, si négligées pendant les cinquante premières années de l’occupation anglaise, qu’en 1825 on ne possédait pas