fendu aux jeunes employés de porter des habits brodés, de conduire des équipages à quatre chevaux et d’entretenir des bandes de musiciens.
L’apprenti (car les devoirs de sa profession ne permettent pas de donner au débutant d’autre titre) arrivait dans l’Inde à quinze ou seize ans ; il recevait pour prix de ses premiers services un salaire de 16 roupies par mois et la jouissance d’un dustuck ou permis signé du gouverneur et du secrétaire du conseil. Toutes les marchandises couvertes par ce permis devaient, en vertu des usages établis, entrer dans l’intérieur sans acquitter de droits de douane ; aussi l’exploitation de ce privilège formait-elle la part la plus importante du revenu des officiers civils de la compagnie. Dès leur début, pour mettre ce privilège à profit, ils s’associaient avec des banians qui leur fournissaient les fonds nécessaires, et au bout de quelques mois à peine des jeunes gens arrivés dans l’Inde sans aucuns capitaux se trouvaient engagés dans d’énormes spéculations, souvent heureuses, ce qui explique les règlements somptuaires dont je viens de parler. Les conditions de l’association entre le banian et le jeune employé étaient Variables : l’apprenti avait droit tantôt au huitième, tantôt au quart, même à la moitié des bénéfices. Bientôt cependant le commerce privé des agents fit un si grand tort aux intérêts de la compagnie, et lui créa de si sérieuses difficultés avec les gouvernements natifs, que les directeurs durent se préoccuper de mettre un terme aux abus du système des dustucks. Leurs ordres, exécutés par des gouverneurs