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EXPORTATIONS ET IMPORTATIONS.

à 1853-54, est de 13,989,139 roupies. Le port de Madras reçoit annuellement un demi-million sterling de lingots d’or et d’argent. On peut donc dire que le marché des possessions anglaises de l’Inde consomme annuellement plus de 3 millions sterling en métaux précieux. Si, ce chiffre posé, l’on fait la part du prodigieux essor que les chemins de fer en cours d’exécution donneront au commerce de contrées admirablement douées par la nature, et dont les produits sont aujourd’hui sans débouchés ; si de plus, tenant compte de cette attraction mystérieuse que l’or bien plus que l’argent exerce sur l’espèce humaine, l’on imagine une monnaie d’or circulant parmi les 140 millions d’individus qui composent la population de FInde, et cela en coupures telles que le précieux métal puisse arriver jusqu’aux mains des plus pauvres, quelles limites pourra-t-on assigner à la consommation de l’or dans le seul domaine asiatique de l’honorable compagnie ? En présence de ces faits, ne peut-on pas dire avec une grande apparence de vérité que la merveilleuse production de l’Australie et de la Californie trouvera parmi les populations multiples de l’Inde anglaise, pour de longues années encore, un débouché dont les économistes européens doivent tenir un grand compte avant de recommander la mesure suprême de la démonétisation de l’or.

Notre incompétence en ces matières difficiles nous est trop connue pour pousser plus loin cette argumentation, et, laissant cette tâche à de plus habiles, nous allons essayer d’apprécier, à l’aide des tableaux offi-