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LES ANGLAIS ET L’INDE

précieux ont de tout temps joué un rôle considérable dans le commerce de l’Inde, et, chose digne d’être notée, de tous les articles d’importation et de consommation, c’est peut-être celui qui a subi les réductions les plus sensibles. La moyenne en effet des importations annuelles en métaux précieux, déduction faite des exportations, s’élevait à Calcutta, pour les dix années 1813 à 1824, à 2 millions 4/2 sterling, tandis que celle des cinq dernières années est seulement de 13,071,486 roupies, moins de 1 million 1/2 sterling. Que l’on explique cette diminution en disant qu’il y a trente ans les souverains indépendants de l’Inde étaient armés d’un pouvoir qu’ils n’ont plus aujourd’hui, et dont ils se servaient pour accumuler de fabuleux trésors, ou bien encore en faisant la part du développement que les importations de marchandises d’origine étrangère, anglaise surtout, ont pris sur les divers marchés de l’Inde : le fait de la diminution des importations en métaux précieux, inscrit sur les statistiques officielles, s’est révélé par une crise monétaire qui, pendant ces deux dernières années, a affligé les chefs-lieux commerciaux des trois présidences[1]. Sans doute des mesures financières inhabiles et inopportunes, sinon déshonnêtes, ont jeté la défaveur sur les valeurs publiques de l’Inde, les besoins des nouveaux marchés du Pégu et d’Akyab ont absorbé une quantité importante de numé-

  1. Les envois extraordinaires d’argent faits de Londres et du continent en 1856, et pendant les premiers mois de 1857, attestent tous les ravages de la crise monétaire dont nous venons de parler.