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EXPORTATIONS ET IMPORTATIONS.

gouvernement anglais, qui mettait La traite des noirs au ban des nations, ne pouvait entourer de trop de restrictions et de surveillance un commerce que des esprits frondeurs pouvaient sans trop d’exagération appeler la traite des Indiens ; de l’autre, il était de la dernière importance, pour assurer le succès de l’immigration, que l’on respectât d’une manière absolue les préjugés religieux et sociaux des natifs. À ce prix seul, l’on pouvait espérer que la main-d’œuvre indienne tenterait les chances d’une expatriation temporaire. On ne saurait nier que l’immigration n’ait offert un débouché avanta

    sont partis pour Maurice ; 1 navire avec 173 coolies, pour la Trinité 2 navires avec 525 coolies, pour Demerari. Trois ans après, en 1854-55, 29 narres partaient de l’Inde pour Maurice avec 8059 coolies ; 8, avec 2, 268 coolies pour Demerari ; 1, avec 286 coolies, pour la Trinité. Des statistiques antérieures portent a 49000 le nombre des émigrants qui ont quitté le seul port de Calcutta pour les colonies anglaises, des premiers jours de l’immigration jusqu’en 1850. Pendant ces douze dernières années une population de près de 100,000 Indiens du Bengale a tenté les chances de l’expatriation. L’immigration se fait aussi dê Madras sur une échelle beaucoup moindre, et atteint a peine le tiers de celle du Bengale. Il est à remarquer toutefois que les quatre cinquièmes au moins de ces travailleurs sont allés porter à Maurice leur naïve industrie ; et, sous l’influence de cette main-d’œuvre vivifiante, l’on ne doit pas s’étonner que a production sucrière de l’île ait de beaucoup dépassé ce qu’elle était aux jours les plur florissants de l’esclavage. Les résultats de l’immigration du Bengale, tous favorables en ce qui concerne la colonie de Maurice, le sont beaucoup moins pour Demerari et les Antilles. Les hauts frais et la longueur du voyage, les rigueurs du climat aux latitudes du Cap, enfin le peu de coolies revenus après l’expiration de leur engagement, 5 pour 100 au plus, sont des motifs qui expliquent que le courant de l’immigration’se dirige exclusivement vers Maurice, et que les colonies de l’Amérique ne participent que faiblement au bénéfice du travail indien.