Page:Valbezen - Les Anglais et l’Inde, 1857.djvu/272

Cette page n’a pas encore été corrigée
262
LES ANGLAIS ET L’INDE

tions sont exclusivement celles d’un officier recruteur, Il s’assure du bon état de santé et de la validité du travailleur qui s’offre pour l’immigration ; il lui donne des renseignements sur le résultat probable de ses labeurs ; il veille surtout à ce que l’émigrant ne soit lié par aucun engagement à l’époque de son débarquement. Tout contrat passé par le travailleur avant d’avoir séjourné quarante-huit heures dans la colonie est nul de fait. En un mot, l’agent de l’immigration exerce la plus stricte surveillance pour que le coolie ne soit lié qu’envers le gouvernement par un contrat dont les termes peuvent se définir ainsi : un passage d’aller et de retour, avec quelques objets d’habillement et de literie, est assuré au coolie qui s’engage à travailler cinq ans dans la colonie de Maurice. Il faut ajouter que, si, une fois rendu à destination, le coolie trouve plus avantageux de se livrer à quelque petite industrie que de s’engager au service d’un planteur, il peut suivre son penchant à la condition d’acquitter une taxe légère et mensuelle pour rembourser le trésor colonial de ses frais de voyage. L’un des devoirs les plus importants du chef de l’immigration, c’est de tenir la main à ce que les capitaines de navire qui doivent embarquer des coolies se conforment aux règlements pleins d’humanité et de sollicitude qui définissent le nombre des passagers, leur ration, etc., de la façon la plus minutieuse[1]. D’une part, en effet, le

  1. Le prix du passage de Calcutta à Maurice varie de 95 à 40 roupies ; il est de 140 roupies environ pour Demerari et la Trinité. De mai 1850 à mai 1851, 23 navires chargés de 5, 952 coolies