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LES FONCTIONNAIRES CIVILS

— les agents auxiliaires et agents natifs, — la police.

Les premiers débuts du service civil dans l’Inde furent aussi modestes que les débuts de Fhonorable compagnie elle-même. L’idée de la conquête, l’ambition de faire passer sous le joug de l’Angleterre le vaste domaine du Grand Mogol n’entrait dans aucun cerveau, quelque porté à l’aventure qu’il pût être, et les plans de la compagnie, l’énergie de ses serviteurs ne tendaient qu’à un but, exploiter et agrandir le champ des transactions commerciales. Ainsi, au milieu du siècle dernier, un gouverneur écrivait, dans une dépêche d’adieu, où il résumait les travaux et les services de son administration, que lui et les siens n’avaient jamais cherché qu’à bien placer les marchandises de la compagnie, et que la gloire d’avoir fait de bons marchés avait suffi à son ambition et à celle des agents sous ses ordres.

Le pied modeste sur lequel était alors monté l’établissement de la compagnie dans l’Inde explique ces idées étroites. Il se composait d’un gouverneur à 300 roupies par mois, d’un conseil de neuf ou dix officiers touchant un moindre salaire, et d’un corps de jeunes marchands qui recevaient, pour peser du salpêtre et auner du drap, des gages variant de 19 à 180 roupies par mois. Chaque employé faisait alors le commerce non-seulement pour le compte de la compagnie, mais aussi pour le sien propre, et il est permis de croire que le trésor public n’était pas toujours admis à prendre part aux plus heureuses spéculations, lorsque l’on examine certains règlements somptuaires de l’époque, par lesquels il est de