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EXPORTATIONS ET IMPORTATIONS.

Une vente d’opium aux enchères publiques est faite à Calcutta tous les mois, par ordre du gouvernement, dans les salles de l’Exchange, sorte de bazar situé sur la place spacieuse de Tank Square, et le coup d’œil de la salle de vente est une des choses les plus curieuses que la capitale du Bengale offre au visiteur. Le natif y domine dans toute sa gloire : ce ne sont que traits cuivrés, flots de mousseline, turbans rouges, bleus, abricot, roses, aussi capricieux de forme que de couleur. peine si l’habit noir de l’encanteur, du magistrat qui préside à la vente, de quelques rares négociants européens, témoigne que les jours d’Akbar et de Shah-Jehan sont passés, et que l’empire de l’Inde subit aujourd’hui le joug de la race anglo-saxonne. Il y a là des Chinois, des hommes de l’Arabie et de la Perse, des marchands de Damas, des Crésus de Boukhara, des princes de la finance de Samarcande. Et quel tumulte ! quels cris ! L’agitation du parquet de la Bourse de Paris dans un jour de grandes nouvelles ne saurait se comparer aux émotions bruyantes, aux éclats tumultueux qui saluent chaque coup de marteau frappé par Yencantenr. C’est qu’en effet il ne s’agit pas seulement du lot qui vient d’être adjugé, mais de spéculations entreprises sur la plus vaste échelle, de combinaisons dont les ruses fe

    moins favorables : soit que le succès des rebelles ou l’état de désordre où se trouve plongé le Céleste Empire ait porté atteinte à la consommation de la drogue, le projet de budget de 1854-55 estime dans cette branche de revenu undéficit de 448,540 liv. st. comparé aux recettes de 1852-53, représentées par 2,687.818 h st.