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LES ANGLAIS ET L’INDE

lés à exercer sur la culture du coton en ces contrées en disant qu’ils affranchiront sans doute un jour la fabrication anglaise du tribut qu’elle paye à l’étranger pour cette matière de première nécessité. Pour avoir une idée approximative des hautes destinées qu’on peut prédire au coton indien, il suffit de rappeler que des calculs faits sur une moyenne de treize ans en 1846 fixent à 79 pour 100 la proportion des cotons d’origine américaine qui entrent dans la consommation de l’Angleterre, proportion qui n’est que de 12 3/4 pour 100 pour les cotons de l’Inde.

Le monopole de l’opium dans l’Inde, malgré les attaques dont il a été l’objet dans la presse et dans le parlement, a conservé, sans changements notables, sa forme des premiers jours. Notons en passant à propos de ces attaques (et c’est là un trait distinctif de ce patriotisme à outrance qui caractérise la race anglo-saxonne) que, si l’on a toujours flétri le monopole de l’opium au nom de la liberté individuelle, jamais journaux ou orateurs n’ont mis en doute ce droit de conquête et de naissance de par lequel le commerce britannique empoisonne les Chinois malgré les prohibitions des autorités du Céleste Empire. Quoi que l’on puisse penser de la moralité du commerce de l’opium, il faut reconnaître que le monopole du gouvernement revêt dans l’Inde des formes assez : douces. La contrée propre dans le Bengale à la culture du pavot se développe, sur les deux rives du Gange, en un quadrilatère de 200 milles de long sur 600 milles de large, compris entre les quatre