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LES ANGLAIS ET L’INDE

lutte ne tarda pas à s’ouvrir entre les juges des cours suprêmes, désireux d’étendre leur juridiction, et les officiers de la compagnie, trop enclins à s’en affranchir, et ce conflit fut bien près de porter un coup mortel à la fortune naissante de l’Angleterre dans l’Inde. Aujourd’hui les attributions des cours suprêmes sont mieux définies ; les ambitions, les passions individuelles se sont amorties sous l’action d’un gouvernement régulier ; mais le fait anormal résultant de l’institution des tribunaux suprêmes ne subsiste pas moins encore dans toute sa force, Les sujets anglais résidant dans l’intérieur du pays, placés sous la juridiction exclusive de tribunaux qui siègent à quatre et cinq cents lieues de leur domicile, sont de fait indépendants de tout contrôle régulier, et c’est là une lacune de l’organisation anglo-indienne qu’il est important de combler au plus vite. Les juges des cours suprêmes sont investis pour douze ans de leurs fonctions et sont recrutés parmi les légistes les plus éminents du barreau anglais.

Le président ou chief justice reçoit un salaire annuel de 8,000 livres sterling, et les deux autres membres de la cour 6,000 liv. sterl. Après la période réglementaire de leur temps de service, une pension viagère de 2, 000 liv. st. est allouée au chief justice. Cette pension se réduit à 1,500 liv. sterl. pour les deux autres juges.

Au delà des moteurs essentiels du gouvernement de l’Inde, commencent à fonctionner les forces secondaires, et d’abord le corps des agents civils, divisés en trois groupes, — les agents proprement dits (civil service),