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EXPORTATIONS ET IMPORTATIONS.

réalisées depuis. La consommation des fabriques du royaume-uni augmentait dans de castes proportions de jour en jour ; on s’explique donc facilement qu’à ses débuts comme gouvernement, la cour des directeurs ait pris à tâche d’encourager et de perfectionner la culture du coton dans ses domaines d’outre-mer. L’arbuste cotonifère croît à l’état sauvage sur le vaste continent qui s’étend du cap Comorin au pied de l’Himalaya, mais les variétés nombreuses qu’il présente sont toutes différentes des arbrisseaux indigènes du sol de l’Amérique. Le coton indien, plus court de fibre que le coton américain, est moins propre au travail des fabriques ; aussi n’atteint-il jamais dans les entrepôts européens le prix de son rival mieux doué. Outre cette infériorité, inhérente au coton asiatique, d’autres circonstances concourent à le déprécier sur le marché de la métropole. Les meilleurs cotons de l’Inde ne sont pas cultivés pour l’exportation ; les cultivateurs natifs, dépourvus de capital, endurcis d’ailleurs dans la routine de leurs travaux, ne peuvent ni ne veulent employer, pour nettoyer leurs cotons, les machines perfectionnées en usage dans les plantations des États-Unis. Enfin les voies de communication sont si imparfaites dans l’Inde, que le coton n’arrive au port d’embarquement qu’après avoir passé des mois entiers sur des rivières navigables seulement à certains mois de l’année, ou sur des sentiers à peine frayés, après avoir considérablement souffert de l’intempérie des saisons et des lenteurs du voyage.