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LES ANGLAIS ET L’INDE

européens, hasard des coups de vent, ou ravages des fourmis blanches, plantations et usines tombèrent l’une après l’autre en déconfiture, et l’on peut donner une idée des désastres qui suivirent ces tentatives hasardeuses en disant que dans le seul district du Tirhootun capital de plus d’un million sterling fut irrévocablement enfoui dans ces spéculations. Une expérience chèrement achetée semble démontrer aujourd’hui que dans l’Inde les grands établissements sucriers ne peuvent supporter la concurrence des ryots et des raffineurs natifs. Dans une culture aussi compliquée et qui demande autant de vigilance que celle de la canne, l’on s’explique en effet aisément les immenses avantages du propriétaire qui cultive son champ de quelques centaines de pieds, sur le planteur dont la surveillance doit embrasser de vastes espaces. De plus, le ryot n’a pas de main-d’œuvre à payer : dans la saison du travail, famille et voisins lui prêtent un concours qu’il leur rendra plus tard en temps opportun. Quant aux procédés de fabrication, quelque arriérés qu’ils soient encore, ils sont cependant on ne peut mieux adaptés au faible capital dont dispose le fabricant natif. Le raffinage toutefois est la seule partie de l’industrie sucrière que les Européens aient pu exploiter avec un certain succès en ces contrées. Encore faut-il remarquer que la majorité des usines qui donnent aujourd’hui de beaux résultats appartient à des industriels acquéreurs de seconde main et à bas prix, après la ruine des premiers propriétaires.

Le sucre de canne n’est pas le seul qui paraisse sur le