Page:Valbezen - Les Anglais et l’Inde, 1857.djvu/251

Cette page n’a pas encore été corrigée
241
EXPORTATIONS ET IMPORTATIONS.

que s’il a souvent trouvé près de la maison du planteur un hôpital et une école, ses regards ont toujours cherché en vain les oubliettes et la salle aux tortures.

L’indigo arrive des plantations à Calcutta de novembre aux premiers jours de mars. Pendant ces cinq mois, plusieurs ventes publiques ont lieu chaque semaine aux deux marts[1] de la ville. L’aspect de ces ventes publiques ne manque pas d’originalité. Sous de vastes hangars, les caisses rangées avec ordre exposent aux yeux des chalands des milliers de petits pains bleus d’un aspect uniforme pour le vulgaire, mais où l’œil du connaisseur distingue bien vite les belles marques du Jessore des produits vulgaires du Tirhoot. Un public bigarré d’Anglais, de Français, d’Allemands, d’Américains, d’Arabes, de Chinois, anxieux comme des pontes autour d’une table de trente et quarante, suit, le crayon à la main, la parole de l’encanteur (commissaire préposé à l’encan). Les ventes publiques d’indigo de Calcutta sont sans doute de toutes les ventes publiques du monde celles où il se fait le plus d’affaires dans le plus court espace de temps, et il arrive souvent dans la saison qu’en une séance de deux heures, l’encanteur ait adjugé pour 2 et 300,000 livres sterling de marchandises.

La fabrication de l’indigo dans l’Inde est, on le voit, tout entière entre les mains des Européens, et quoique les natifs travaillent à beaucoup meilleur marché, leurs efforts pour soutenir la concurrence européenne dans

  1. On désigne ainsi les établissements consacrés aux ventes d’indigo.