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LES ANGLAIS ET L’INDE

engager à s’y livrer. Voici quelles sont à peu près les relations entre le planteur et le ryot. Celui-ci reçoit vers septembre, à l’époque des semailles, 2 roupies par biggah de terre qu’il s’engage à cultiver en indigo, et le planteur rentre dans ses débours à la récolte, en prenant l’indigo au taux de 4 bottes pour une roupie. Un biggah de terre produisant année commune 10 bottes, si l’on évalue la rente du terrain à 12 anas, le prix des semences nécessaires à 10, il reste comme bénéfice au ryot, par biggah de terre cultivé en indigo, environ 12 anas. De là mille chicanes auxquelles, une fois les avances reçues, le ryot se livre pour éluder les termes de son contrat, et contre lesquelles le système judiciaire si imparfait de ces contrées ne protège poinfr le |lanteur. De plus, sa position le fait prendre pour arbitre de toute querelle parmi ses tenanciers, et ces travaux de juge de paix de circonstance ne sont ni les moins arMus, ni les moins utiles de la vie laborieuse du planteur. En fouillant avec soin les annales du district de Motasil pendant ces dernières années, on arriverait sans dowite à ramasser un petit nombre de faits horribles ou bizarres, à l’aide desquels il serait très-facile de construire une sorte d’Uncle’s Tom Cabin indien qui ferait coûter les larmes des femmes sensibles des cinq parties du monde. Fondé sur l’exception, ce conte fait à plaisir we calomnierait pas moins les planteurs du Bengale que le récit américain n’a calomnié les planteurs de la Louisiane, car le voyageur qui a parcouru les plantations du Mofussil doit attester, pour rendre hommage à la vérité,