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EXPORTATIONS ET IMPORTATIONS.

vivait chez son voisin comme hôte et ami, et non pas comme prisonnier. Peu satisfait du rapport de son agent, le magistrat somma les deux planteurs de comparaître au chef-lieu du district. Là, en présence de l’autorité supérieure, le deuxième planteur fit le récit des violences dont il avait été victime, tandis que son adversaire affirma qu’il n’y avait dans cette déposition qu’un conte fait à plaisir, que jamais on n’avait vu de bâtiments dans l’endroit désigné, et tous deux appuyèrent leurs dires d’un nombre de témoins si imposant, que le magistrat résolut de ne rendre son arrêt qu’après avoir lui-même visité les lieux. L’on était alors à la saison des pluies, le mauvais état des routes empêchait le magistrat d’entreprendre immédiatement son voyage ; le premier planteur profita de ce temps de répit, et de retour à son habitation, se mit à l’œuvre avec activité. Les vestiges des bâtiments démolis dans la nuit du crime furent enlevés jusqu’au dernier, le terrain fut arlistement recouvert de gazon, et grâce à une végétation tropicale, la place de la factorerie était devenue une jongle impénétrable lorsque le magistrat vint faire son enquête. Aussi reprit-il la route de la station, pleinement convaincu qu’il n’y avait que calomnie et mensonge dans le crime dont on avait accusé le premier planteur.

Quoique les choses se soient bien modifiées pendant ces dernières années, la vie du planteur est loin d’être aujourd’hui une vie de calme et de far-niente. La culture de l’indigo n’est point populaire parmi les ryots, et ce n’est que par des avances d’argent que l’on peut les