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LES ANGLAIS ET L’INDE

aucun compte de ces avertissements préliminaires, il essaya de le ruiner en faisant porter contre lui d’innombrables plaintes au magistrat. Ces machinations étant demeurées sans résultats, le premier planteur résolut tout simplement de ruiner de fond en comble la factorerie nouvelle. La police eut connaissance du complot, mais des présents ou des menaces prévinrent son intervention, et par une nuit sombre une bande de trois cents hommes munis de pelles, pioches et paniers s’avança vers rétablissement condamné. Le propriétaire et ses domestiques furent saisis et garrottés, puis on commença avec activité Pceuvre de destruction. La troupe des assaillants était divisée en trois corps : le premier rassemblait les objets combustibles et y mettait le feu ; le deuxième, à la lumière de l’incendie, démolissait les bâtiments ; le troisième enfin portait les matériaux dans un profond canal qui passait à quelque distance de rétablissement. Au jour, les bandits se retirèrent avec leurs prisonniers, qu’ils conduisirent chez le premier planteur, qui devait les garder en dépôt jusqu’à ce que le bruit de l’expédition fût apaisé. Cependant, à la faveur des ténèbres, un domestique de la victime avait pu s’échapper et était allé porter tous les détails du crime à la connaissance du magistrat du district. Ce dernier donna immédiatement l’ordre au darogah de se rendre sur les lieux et de s’y livrer à une enquête sérieuse ; mais l’officier subalterne, soudoyé par l’instigateur du crime, revint annoncer à son chef qu’il n’y avait pas un mot de vrai dans le récit du domestique ; que le second planteur