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EXPORTATIONS ET IMPORTATIONS.

peut l’évaluer à 40 millions sterl. Enfin, en commençant par établir que les taxes de l’Inde ont atteint à peu près leur maximum, que l’Indien paye au trésor public tout ce qu’il est raisonnablement en état de payer, on trouve que le total du budget des recettes de l’empire de l’Inde, 26 millions sterl., réparti sur plus de cent vingt millions de sujets, donne une moyenne par tête de moins de 5 shillings, tandis que chaque individu en Angleterre paye annuellement à l’État 36 shillings. Il serait hors de propos de pousser plus loin cette argumentation. Vouloir coordonner les données du problème en proportions mathématiques conduirait sans contredit à des erreurs grossières, et il suffira de résumer ces aperçus en disant que le domaine de l’Inde, avec son immense population, ses territoires si bien doués par la nature, son commerce gigantesque et cependant encore au berceau, Flnde anglaise, que tout Européen se représente comme un monde de merveilles aux richesses inépuisables, la terre classique du golden tree (l’arbre aux roupies), en un mot, est un pays inférieur en richesses et en production aux pays les plus pauvres et les plus stériles de l’Europe.

En peut-il être autrement ? Que l’on examine, par exemple, les conditions de travail du principal producteur agricole, le ryot. Une paire de bœufs, une charrue, quelques outils grossiers composent tout son matériel d’exploitation, que l’on peut évaluer au plus haut en moyenne à 150 francs. Ainsi des pertes minimes, la mort d’un bœuf, le bris d’un instrument aratoire, suffi-