Page:Valbezen - Les Anglais et l’Inde, 1857.djvu/209

Cette page n’a pas encore été corrigée
199
CRIMES ET CHÂTIMENTS

et les ensevelis. Le troisième jour seulement, je repris complètement mes sens et appris que des blanchisseuses qui m’avaient trouvé sans connaissance m’avaient porté à la mare, dans l’espoir que la fraîcheur de l’eau me ramènerait à la vie : elles n’avaient pas essayé ce remède pour mon fils, dont l’état leur avait paru désespéré. Quelques jours après, on me mena à la police, et là, sur les recommandations des voisins, qui avaient peur d’être inquiétés si la vérité était connue, je déclarai que mon fils avait été dévoré par les loups, pendant son sommeil. »

Les crimes dont il nous reste à parler ne sont plus propres exclusivement aux populations et au sol de l’Inde. L’attentat connu sous le nom de dacoït, qui se commet sur une échelle effrayante dans les domaines de la compagnie, rappelle dans tous ses détails ces sanglantes expéditions des chauffeurs qui, vers la fin du siècle dernier, désolèrent certains départements du nord de la France. À la nuit, une bande d’individus, lafigure masquée ou noircie, envahissent une maison, saisissent ses habitants et se livrent contre eux aux plus horribles sévices, jusqu’à ce qu’ils aient dénoncé les endroits où sont cachés leur argent et leurs bijoux. Un mode de torture fréquemment employé par les dacoïts consiste à allumer des étoupes dont ils ont préalablement entouré les mains et les bras des prisonniers, et à alimenter d’huile ces flambeaux vivants jusqu’à ce que la douleur ait forcé les victimes à révéler le secret de leur trésor. Les dacoïts se distinguent en dacoïts d’occasion, qui