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LES ANGLAIS ET L’INDE

gion des brahmes. S’agit-il d’admettre un nouveau venu parmi les sectaires de Bowhanee ; après avoir accompli la cérémonie du bain, le récipiendaire, vêtu d’habits neufs, est présenté aux membres de la secte réunis dans une chambre. On passe ensuite de la chambre de réunion à un endroit consacré peu distant. Là, à la face du ciel, le gooroo, le chef spirituel de la bande, invoque la déesse Bowhanee, et lui demande de révéler par quelque signe certain qu’elle accepte le nouveau-venu et lui accorde sa protection. Le présage est attendu en silence, et lorsque la déesse a manifesté sa volonté par l’aboiement d’un chacal, le braiement d’un âne, le vol d’un canard, ou toute autre manifestation aussi irréfutable, la bande rentre dans la maison. Là on met l’axe de fer, symbole de l’association, entre les mains du récipiendaire, qui répète un serment solennel et terrible que le gooroo a prononcé avant lui. Il reçoit ensuite des mains du prêtre un morceau de sucre consacré par des prières, et les cérémonies de l’initiation sont achevées. Le nouveau-venu appartient désormais à l’association des thugs, et sa vie est vouée au service de la sanguinaire Bowhanee. Le soin de se rendre favorable leur farouche protectrice est l’une des principales occupations de la vie des thugs.

Au moment d’entrer en campagne, le premier acte des thugs réunis est de rendre hommage à la déesse, qui prend soin elle-même d’indiquer par des présages la route qui doit être suivie. Chaque meurtre est accompagné de cérémonies en l’honneur de la divinité