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LES ANGLAIS ET L’INDE

tère du harem la coutume homicide qu’ils avaient proscrite par leurs ordonnances, ou bien encore des princes de bonne foi se trouvaient impuissants à contraindre des sujets indisciplinés à respecter leurs volontés et leurs lois. À ces obstacles il faut en joindre d’autres encore : la fragilité de la vie chez l’enfant nouveau-né, qui permet d’accomplir le crime sans résistance, sans complices, sans témoins. Disons de plus que, dans ces contrées, il est presque impossible d’obtenir des documents statistiques sérieux, car la constitution de la famille en Orient, le mystère impénétrable dont la vie conjugale est entourée, rendent impossible de constater régulièrement les naissances et les grossesses. Il est, au reste, à remarquer que les relevés officiels de population, quelque incomplets qu’ils soient, accusent hautement et unanimement l’étendue du mal, et que tous les chiffres recueillis dans cette partie du domaine indien donnent une proportion d’enfants du sexe féminin de beaucoup inférieure à celle des enfants mâles : ici un tiers, là un quart ; dans certaines tribus, un quinzième et quelquefois moins.

Jusqu’ici, nous avons eu à constater la résistance inflexible que des pratiques inhumaines, héritage des superstitions des premiers âges, transmis de génération en génération dans la communauté indigène, ont opposée aux tentatives civilisatrices du gouvernement anglais. Des conquêtes glorieuses, faites par la civilisation sur la barbarie, ne manquent pas cependant à l’histoire de la domination anglaise dans l’Inde ; et, en pre-