Page:Valbezen - Les Anglais et l’Inde, 1857.djvu/191

Cette page n’a pas encore été corrigée
181
CRIMES ET CHÂTIMENTS

tration des affaires intérieures de leurs domaines. Entrer dans une voie de répression active, chercher à extirper la pratique de l’infanticide par la force des armes, c’était rompre avec les traditions de cette diplomatie heureuse et habile qui a, sans coup férir, assuré la suprématie de l’Angleterre dans cette partie de l’empire indien, c’était s’engager dans une série de guerres interminables. L’intérêt bien compris de la chose publique ne permettait donc au gouvernement d’intervenir que par des négociations diplomatiques, qui ont été de longue date entamées sans interruption, malheureusement aussi sans résultats sérieux. Dès les premières années du siècle, les agents diplomatiques de la compagnie en mission dans ces contrées avaient reçu l’ordre de ne rien négliger pour obtenir des chefs indépendants qu’ils proscrivissent l’infanticide parmi les sujets de leurs domaines, et on peut dire que la question a été victorieusement et depuis longtemps résolue au point de vue des proclamations et des protocoles. Vieux déjà sont les traités dans lesquels presque tous les princes de l’Inde 4 centrale et orientale sans exception se sont engagés à défendre dans leurs États le massacre des enfants nouveau-nés. Par malheur, les documents diplomatiques ne tranchent pas la question, et des difficultés insurmontables se sont opposées et s’opposent encore à l’exécution de la loi nouvelle. Dans bien des cas, les rajahs, intimidés, s’étaient rendus sans conviction aux instances des agents anglais, et, avec ce mépris de la foi jurée qui caractérise les Orientaux, pratiquaient dans le mis-