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CRIMES ET CHÂTIMENTS

sentes par le dieu Soleil et la déesse la Terre, ces tribus croient n’accomplir qu’un acte de légitime défense contre le mauvais principe, en diminuant le nombre des êtres dans lesquels il se trouve fatalement incarné. Le rôle dissolvant que la femme joue dans cette société en enfance justifie jusqu’à un certain point, il faut bien le dire, ces mesures préventives. La femme libre avec ses magnifiques attributs, ce rêve de quelques cerveaux progressifs et fêlés de notre, hémisphère, se trouve réalisée parmi ces fouriéristes sans le savoir de l’Asie méridionale. Pour la femme khond, le lien du mariage est sans obligations et sans devoirs. Les intrigues, les infidélités, n’appellent aucune pénalité sur sa tête : tandis qu’un homme marié parjure à sa foi devient un objet de mépris public, une femme khond peut abandonner son mari quand la fantaisie lui en prend, excepté dans le temps d’une grossesse, et elle a de plus le droit de choisir l’amant qui lui convient parmi les célibataires de la tribu, sans que l’élu puisse repousser des avances peu désirées sans doute, souvent peu désirables. Les femmes s’attribuent de plus une grande part dans la direction des affaires publiques de la tribu ; elles accompagnent à la guerre leurs frères, leurs maris, pour stimuler leur courage, et président aux négociations de paix entre tribus ennemies. Ces. avantages sont tristement compensés, et les documents officiels s’accordent à constater l’effrayante destruction des enfants du sexe féminin qui s’opère parmi ces populations. Daos certains villages de cent familles qu’inspectèrent minutieuse-