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LES ANGLAIS ET L’INDE

chargée d’empêcher l’enlèvement des mérias dans les plaines, à surveiller sans relâche les mouvements des individus de la caste des panwas engagés par tradition dans le trafic des victimes humaines, enfin à tâcher, par les efforts d’une diplomatie conciliante, d’amener les chefs à l’abolition volontaire et graduelle de l’horrible pratique. Un agent spécial, dont les pouvoirs ne relèvent que du gouvernement suprême de l’Inde, est chargé en ce moment de cette mission. Ses derniers rapports donnent lieu de croire que si la coutume des sacrifices humains est encore en vigueur parmi les Khonds, elle est entrée dans une période de déclin, et que faction du temps, une intervention judicieuse dans les affaires des tribus, parviendront à Y extirper complètement de leurs mœurs.

Les pratiques barbares des peuplades sauvages répandues dans les districts montagneux qui séparent les présidences du Bengale et de Madras ne s’arrêtent point malheureusement aux sacrifices humains. Un contact plus fréquent avec ces tribus révéla bientôt aux autorités anglaises que , dans une grande division de cette famille aborigène , prévalait la coutume de la mise à mort des enfants du sexe féminin avant le septième jour qui suit leur naissance. Les tribus chez lesquelles cette pratique d’infanticide est passée dans les mœurs n’offrent pas de sacrifices humains, quoique leur religion soit fondée sur les mêmes fictions mythologiques que celle des autres Khonds. Adoptant le dogme de l’antagonisme des deux principes du bien et du mal repré-