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CRIMES ET CHÂTIMENTS

domestique. C’est là le mode de sacrifice le plus répandu. Dans certains districts, on procède en répandant dans un fossé le sang d’un porc fraîchement égorgé : le méria est plongé jusqu’à asphyxie dans cette mare sanglante, et la curée commence seulement lorsqu’il a cessé de donner signe de vie.

Il est impossible de donner un chiffre approximatif du nombre des victimes mises à mort annuellement dans les districts habités par les Khonds : ce nombre doit être très-considérable, si l’on en juge par un fait rapporté dans les documents officiels publiés par le gouvernement anglais au sujet des sacrifices humains. Dans un espace de six mois, les troupes anglaises délivrèrent neuf mérias dans une petite vallée habitée par les Khonds, vallée de 2 milles de long sur trois quarts de mille de large. Un gouvernement européen eût manqué à ses devoirs s’il n’eût poursuivi la répression de ces pratiques d’une révoltante férocité, et le gouvernement anglais, disons-le à sa louange, n’a pas reculé devant les exigences de sa position. Malheureusement l’insalubrité du climat des plaines, la difficulté des communications au milieu de ces montagnes abruptes, le caractère guerrier des tribus, protègent l’indépendance des Khonds : ce sont là des barrières redoutables, devant lesquelles les efforts des troupes anglaises auraient pu échouer pendant de longues années avec de grandes pertes de sang et d’argent. Le système de répression indiqué par l’humanité et la prudence, celui qui a été suivi ; en un mot, consiste à entourer les districts des Khonds d’une police vigilante