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LES ANGLAIS ET L’INDE

Mahrattes, des sacrifices humains étaient annuellement offerts dans la ville de Saugor. L’administration anglaise, malgré ses efforts, n’a pas triomphé complètement de ces coutumes sanguinaires. Ainsi, dans ces derniers temps, les tribunaux de l’Inde eurent à juger, entre autres criminels égarés par le fanatisme religieux, un brahme qui, après avoir immolé une chèvre à la déesse Kali, égorgea sans aucun motif, avec le couteau fumant encore du sang de Fanimal, deux hommes qui l’avaient assisté dans ce sacrifice. Un natif de basse caste, du district de Rungpore, fut aussi condamné à mort, il y a peu de mois, pour avoir assassiné un enfant en bas âge, et reconnut avoir été poussé à ce crime par le désir d’obtenir de la Divinité la guérison de son fils, alors dangereusement malade. C’est surtout néanmoins parmi les tribus sauvages dont les territoires se trouvent enclavés dans le domaine anglo-indien que l’abominable pratique des sacrifices humains conserve toute sa puissance.

En juillet 1835, le gouvernement de Madras ayant envoyé des troupes pour forcer le rajah de Rumsur à acquitter les arrérages de son tribut, les nécessités des opérations militaires conduisirent l’expédition dans une contrée sauvage habitée par des peuplades à l’état complet de barbarie, et où l’Européen n’avait jamais pénétré. Les Khonds, race antérieure à la conquête de l’Inde par les Hindous, occupent, près de la côte nord-ouest du golfe du Bengale, un territoire d’environ 200 milles de long sur 170 milles de large. Vêtus d’une pièce d’étoffe