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LES ÉCOLES

nent aux enfants de l’Europe civilisée, l’on a violé les lois de la logique et de l’équilibre ; on a commencé par le faîte l’édifice de l’éducation en ces contrées lointaines, et il ne faut pas s’étonner s’il chancelle de toutes parts sur ses bases. L’expérience a prouvé, et cela presque sans exception, que les lauréats des collèges indiens, de jeunes lettrés qui prendraient rang avec honneur dans les universités de l’Europe, retombent, au sortir du collège, dans les pratiques dégradantes de religions dont leur esprit éclairé fait intérieurement justice. Les collèges de l’Inde reçoivent de fanatiques idolâtres, ils rendent des hypocrites. Est-ce là ce que l’on peut apppeler civilisation, progrès ? L’avenir de la civilisation dans l’Inde n’est pas dans ce haut enseignement factice ; il est dans les écoles primaires natives, sur lesquelles peut s’étayer un système d’éducation à larges bases, capable de régénérer le pays. C’est en purifiant l’atmosphère impure qu’exhalent les écoles indigènes, c’est en encourageant les maîtres par des secours libéraux, en répandant à profusion des livres empreints d’une saine morale, en organisant même une hiérarchie parmi ces pédagogues barbares et ignorants, que l’on servira utilement dans l’Inde la cause du progrès. Ce qui étonnera quiconque ne sait pas à quel degré tout système empreint d’organisation militaire est antipathique au génie de la nation anglaise, c’est que, dans la question de l’éducation, on n’ait su tirer aucun parti de l’armée anglo-indienne, une force de 300,000 hommes que, pendant neuf mois de l’année, les ardeurs du cli-