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LES ÉCOLES

Les élèves les plus avancés sont rangés sur les bancs d’un amphithéâtre situé au milieu d’une grande salle, aux murailles tapissées de maximes empruntées aux Ecritures. Ilssontlà au moins cent cinquante jeunes babous pressés sur des gradins qui montent jusqu’au plafond, et l’aspect de ces têtes noires, de ces yeux brillants, uniformément superposés sur des robes de mousseline d’une éclatante blancheur, est tout à fait original. Assis au milieu de ses visiteurs, faisant face à l’amphithéâtre, le chef de l’institution, homme de haute taille et de la plus bienveillante physionomie, passe en revue les divers sujets d’études, les deux trigonométries, l’histoire, la géographie, la grammaire, les livres saints, et l’auditoire répond en chœur à ses questions, à moins qu’il n’ait spécialement désigné quelque élève. Cette sorte de conversation bienveillante entre le maître et les disciples nous a beaucoup frappé, non-seulement par la sagacité des réponses faites à des questions assez compliquées, mais par la tenue parfaite de l’auditoire. Quoique l’examen se fût prolongé au delà du temps ordinaire des études et eût ainsi empiété sur la récréation, nous ne pûmes surprendre un seul élève en flagrant délit de tenue inconvenante ou de babillage indiscret. Il est— vrai de dire que sur ces cent cinquante noirs personnages, âgés en moyenne de quinze ans environ, la bonne moitié portait d’imposantes moustaches, et était déjà passée, le professeur nous l’assura du moins, à l’état d’homme marié et de chef de famille. Deux mots pour terminer ce croquis de la salle des commençants, où se