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LES ANGLAIS ET L’INDE

de l’Inde ne saurait malheureusement laisser aucun doute. À l’exception d’un petit nombre d’esprits d’élite qui ont accepté avec enthousiasme la révélation chrétienne, il ne se rencontre guère parmi les natifs convertis que des individus des plus basses castes, chrétiens du lendemain, si l’on peut emprunter cette expression à la langue révolutionnaire, généralement les plus corrompus d’entre les indigènes, que l’appât des secours que les missionnaires prodiguent autour d’eux, ou de pires motifs encore, attirent au banquet de la communion évangélique. C’est avec regret que nous constatons ici cette opinion, unanime parmi les hommes qui ont acquis une connaissance sérieuse du caractère hindou, que les prédications des missionnaires protestants n’ont fait aucune impression durable sur ces races endurcies dans l’idolâtrie, et que si quelque accident imprévu enlevait subitement à l’Inde les missionnaires évangélistes, de la communauté de cent mille âmes qu’ils disent avoir amenée aux vérités chrétiennes, un bien petit nombre seul ne retomberait pas dans les erreurs grossières des religions natives. Si l’on veut examiner à leur point de vue véritablement utile et sérieux les travaux des sociétés bibliques dans l’Inde, c’est dans les écoles des grands centres, de Calcutta surtout, qu’il faut aller les étudier. Qu’on visite, par exemple, l’école établie dans la capitale du Bengale par les missionnaires appartenant à la société du Free church of Scotland. Chaque samedi, à midi, les étrangers sont admis dans l’établissement et peuvent assister à un examen oral.