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LES ANGLAIS ET L’INDE

de ces résultats négatifs, quelques hommes compétents dans la question de l’éducation native croient devoir recommander maintenant d’avoir recours à l’éducation privée, d’organiser un corps d’institutrices soldées sur un fonds commun, qui iraient porter l’instruction dans les divers harems. On comprend toutes les difficultés d’exécution que présente un pareil système, et cependant c’est celui auquel, en désespoir de cause, on se rattache aujourd’hui.

Les travaux de l’enquête de M. Adams, auxquels on vient d’emprunter tous ces détails, ne purent embrasser tout le Bengale : la vie d’un homme n’eût pas suffi à cette lourde tâche. Cinq districts sur trente-deux furent seulement soumis à ses investigations ; mais en prenant pour base les données qui y furent recueillies, l’on arrive à des chiffres approximatifs qui expriment avec une terrible éloquence l’état d’ignorance et de barbarie où croupissent les populations du domaine indien. Pour ne pas trop généraliser, on n’appliquera ces chiffres qu’au Bengale proprement dit, qui compte environ 36 millions d’habitants.

Suivant les tables dressées par M. Adams dans les districts où l’éducation est le plus répandue, 16,05 enfants sur 100 vont à l’école, et dans les districts où elle l’est le moins 2,05, soit, comme moyenne proportionnelle de la population des écoles à la population totale, 7 3/4 pour 100. Le chiffre est encore inférieur pour les adultes ayant reçu des rudiments d’éducation, il s’élève seulement à 5 3/4 pour 100. Si, en s’appuyant sur ces